Après avoir vécu un drame personnel, Harper décide de s’isoler dans la campagne anglaise, en espérant pouvoir s’y reconstruire. Mais une étrange présence dans les bois environnants semble la traquer. Ce qui n’est au départ qu’une crainte latente se transforme en cauchemar total, nourri par ses souvenirs et ses peurs les plus sombres.
Les avis sont très partagés sur le nouveau film d’Alex Garland, mais je dois dire que je me suis laissée prendre au jeu et j’ai beaucoup aimé ! Après Ex Machina (2014) et Annihilation (2017, sur Netflix), le cinéaste anglais nous plonge dans un film d’horreur pas comme les autres. En effet, point de créatures fantastiques ou d’aliens, mais…des hommes. Des hommes aux comportements misogynes et à la masculinité toxique, tous interprétés – idée géniale – par le même acteur, Rory Kinnear (sauf pour le mari de Harper, interprété par Pappa Essiedu). Tous les hommes seraient les mêmes ? semble nous dire le film, pensez vous. Mmm, pas vraiment car Harper, notre personnage principal (Jessie Buckley, exellente), n’a pas de réaction en voyant les différents hommes du film, ce qui sous-entend qu’elle ne voit pas qu’ils sont les mêmes. Chacun y verra ce qu’il souhaite, les interprétations sont multiples. Malaisant, dérangeant et angoissant, Men pousse à l’extrême ce que subit une femme tout au long de sa vie, de micro-agressions en discours misogynes en passant par des relations toxiques et insultes gratuites. Si ce sentiment d’angoisse provient en partie des images, je trouve qu’il est également ressenti par les spectateurs en raison d’une base réaliste (oui se faire suivre dans la rue par un inconnu est complètement flippant).
Loin d’être seulement un film d’horreur féministe comme on peut lire partout, Men déploie un récit dense, original et aux interprétations multiples, questionnant la masculinité toxique, le deuil et la culpabilité. Vertigineux et passionnant.