Abattons la carte maître dès le départ: James McAvoy. Un nom, un acteur, un des meilleurs. Il ajoute à une histoire plutôt conventionnelle aux rebondissements plutôt prévisibles du charme impétueux, du charisme ravageur, de l’insolence sauvage et de la sensualité à moitié masquée. Sinon, le film se base sur la prétendue relation entre Austen et Lefroy. On sait par des écrits retrouvés que l’écrivain l’a rencontré et que Lefroy a appelé sa fille Jane, mais rien ne prouve qu’ils soient tombés amoureux. Si vous acceptez ce postulat de départ, la comédie romantique reste gentiment sage et hypothétique sans que le plaisir en soit pour autant gâché. Ce qui est intéressant dans le traitement du film de Julian Jarrold est qu’il dresse un portrait plutôt crédible des différences de classes à l’époque et l’impossibilité de grimper sur l’échelle sociale, rendant impossible toute relation sérieuse entre deux jeunes gens venant de milieux opposés. Anne Hathaway est assez effacée et ne possède pas le piquant de Keira Knightley dans l’adaptation d’Orgueil et préjugés. Néanmoins, grâce à James McAvoy et le féminisme sous-jacent du film, on passe un agréable moment. Sans s’ennuyer en plus!
