Les films historiques ne séduiraient plus vraiment le public, selon les distributeurs français. Ainsi le dernier Robert Redford, attendu notamment pour son beau casting (Robin Wright, James McAvoy, Kevin Kline, Evan Rachel Wood, Tom Wilkinson…), n’a pas eu droit à une sortie en salles mais à une sortie direct-to-dvd. Il y a quelques années, seuls les films médiocres et sans têtes d’affiche étaient destinés au marché des direct-to-dvd. Aujourd’hui, en raison d’un marché saturé et des trop nombreux films en salles, les distributeurs préfèrent parfois miser sur une sortie directement en dvd, évitant la rude compétition des sorties en salles, même pour des films avec des « stars » (les exemples de Super, film de super-héros à la Kick-Ass avec Ellen Page et le très attendu Hesher qui confrontera Natalie Portman et Joseph Gordon-Levitt).
La Conspiration, film en costumes se déroulant en 1865 (après la fin de la Guerre de Sécession), est la neuvième réalisation de Robert Redford. Si le film commence sur l’assassinat de Abraham Lincoln, le réalisateur se concentrera par la suite à retracer le procès de Mary Suratt (seule femme à être condamné pour le meurtre de Lincoln et première femme a avoir été pendue), condamnée pour avoir hébergé, aidé et fournit en armes l’assassin du président, John Wilkes Booth. Mary Suratt tenait une pension où ont été vu plusieurs fois les assassins, qui connaissaient bien son fils, John Suratt. Pour la défendre, un jeune avocat, Frederick Aiken, ancien soldat, est mis sur l’affaire. Peu convaincu par l’innocence de sa cliente, il refuse au départ de la défendre avant de s’indigner face à ce procès réalisé « à la va vite ». Il découvre que le fils de Mary Suratt pourrait être plus impliqué qu’on ne le croit. Mais attention, il ne s’agit pas de faire l’apologie de cette femme, rien ne prouve qu’elle n’était pas coupable, même si plusieurs pistes semblent indiquer qu’elle ne faisait pas entièrement partie de la « conspiration ». Robert Redford souhaite ici mettre en lumière les failles d’un système judiciaire où corruption était le maître mot, loin devant la notion de justice, et que Mary Suratt a été mal jugé, les témoins étant corrompu par le gouvernement et les preuves étant monté de toute pièce. Si la mise en scène est assez molle (malgré une jolie photographie rappelant les anciennes photographies), le film garde un rythme constant au fil des rebondissements du procès et de l’évolution du personnage de Aiken. Dommage que les personnages ne soient pas plus fouillés. Il manque un petit quelque chose à ce film pour nous emporter totalement. Néanmoins, la reconstitution des décors et vêtements prouvent que l’équipe du film a fourni un gros travail de recherche.
La Conspiration manque de souffle et de passion pour rejoindre les rangs des grands films d’époque. Il est néanmoins très agréable à regarder grâce à l’excellente prestation des acteurs et met en scène une affaire peu connue de l’histoire des Etats-Unis.
En bonus: Un intéressant making of du film dans lequel s’exprime le réalisateur et quelque uns des acteurs du film. Ils y retracent la genèse du film, les choix esthétiques et parlent de la figure de Mary Stuart. Pour ceux qui voudront en savoir plus, un bon documentaire constitué d’archives et d’interviews revient sur cette histoire de conspiration et sur l’assassinat du président Lincoln.
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CTV International
Date de sortie le 24 novembre 2011
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