Entre Madame Bovary et Lady Chatterley, et avec un soupçon de Shakespeare (le titre original est Lady Macbeth), The Young Lady a fait le tour des festivals avant d’arriver en France. Porté par des acteurs inconnus et un jeune réalisateur, ce premier film surprend. En rendant l’atmosphère de cette maison étouffante (on sent les influences de Hitchcock), le réalisateur va pousser la jeune Katherine, mariée à un homme plus vieux qu’elle n’aime pas, à tromper son ennui et bousculer les convenances dans les bras d’un jeune palefrenier, Sebastian. On bascule rapidement dans le film de genre, nerveux et poisseux, glaçant et dérangeant, Katherine se transformant, passant de victime à bourreau. La folie s’immisce dans l’esprit de la jeune femme, prête à tout par amour. Le film se déroule quasiment en huis clos, les couleurs sombres et la maison presque vide renforcent cette impression d’étouffement. On sent la fureur et la vie bouillir à l’intérieur de cette jeune femme, emprisonnée dans sa maison, corsetée par les conventions (la métaphore du corset, souvent utilisée dans les films en costumes). Florence Pugh est formidable en jeune femme se rebellant face aux humiliations subies, devenant monstre de cruauté et de folie. Mais c’est sa grande force, il est impossible de détester Katherine. Dommage que face à elle, Cosmo Jarvis (Sebastian) manque de charisme et que la relation entre les deux amants manque de fureur passionnelle. En filmant de manière très froide, cruelle et réaliste les atrocités – admises à l’époque – commises par les personnages, William Oldroyd livre un film glaçant qui ne sort pas du cadre. The Young Lady, adapté du roman de Nikolaï Leskov » La Lady Macbeth du distric de Mtsensk » se révèle néanmoins une belle surprise et promet à son actrice principale une belle carrière.
Il me tentait bien ce film malgré sa noirceur !