London River n’est pas une charge virulente contre le terrorisme, ici Rachid Bouchareb ne s’intéresse pas aux coupables mais à deux personnes cherchant leurs enfants disparus pendant les attentats. Il replace le contexte de 2005 grâce à des images d’archives tirées des journaux télévisés britanniques mais s’arrête là. Lui, veut se concentrer sur Elizabeth et Ousmane. Il y a l’incompréhension de Elizabeth lorsqu’elle découvre que sa fille vivait avec Ali, un musulman, et qu’elle apprenait l’arabe avec lui. Il y a la prise de conscience de Ousmane que celui-ci ne connaissait pas son fils, l’ayant quitté pour la France lorsqu’il avait 6 ans, créant ainsi un fossé trop large entre eux, trop profond pour être surmonté.
La réalisation calme, simple n’empêche pas l’émotion d’affleurer que l’on peut ressentir lors de cette quête que l’on sait perdue d’avance. Mais malgré tout, ils continuent, Elizabeth en tête, mère courage tentant de garder la tête haute, cherchant une solution à l’impossible, niant ce qu’elle sait au fond d’elle. On pourra taxer ce film de Bouchareb de trop simpliste, voire de peu original. N’empêche qu’on ne peut rester de marbre face à Brenda Blethyn et Sotigui Kouyate, magnifiques de douleur et de persévérance jusque dans l’indicible. Leur peine, leur souffrance devient presque la notre. Leur duo au début un peu décalé, nous sert le coeur au fil du film. Et les mots ici ne sont pas grand chose comparés aux regards et aux gestes de ceux qui restent. L’humain ici prime, le reste ne compte pas.
SeotonsAh je suis tombé par hasard sur ce blog, il est vraiment sympa !