Il y a quelque chose de terrible, un parfum d’inéluctable qui se dégage de Shadow Dancer, polar noir de James March (déjà réalisateur d’un épisode de l’excellente trilogie The Red Riding Trilogy). Un évènement douloureux va plonger une famille de Belfast dans un cercle d’autodestruction, de violence et de tragédie, sur fond de conflit irlandais. De nombreux films ont su brillamment parlé de ce sujet ( Au nom du père, Le vent se lève, Fifty Dead Men Walking, Hunger….). Ici, le réalisateur se démarque un peu des films cités précédemment car il privilégie une esthétique et une atmosphère et le point de vue d’une famille enchaînée à ce passé si noir et triste. 1993. Collette, mère célibataire, élève son fils et vit avec sa mère et ses deux frères, dont l’un est un fervent activiste pour l’IRA. Envoyée à Londres pour commettre un attentat terroriste, elle se dégonfle au dernier moment et s’enfuie dans les tunnels du métro jusqu’à être retrouvé par des agents du MI5, donc un certain Mac (Clive Owen, excellent et sobre) qui va lui faire une proposition: espionner les siens et ainsi pouvoir vivre avec un fils, ou aller en prison et abandonner son fils aux services sociaux. Prise à la gorge, la jeune femme accepte après de longues hésitations. Elle rentre ainsi à Belfast et se retrouve confrontée à ses frères et à un certain Kevin, qui se questionne sur sa loyauté depuis l’attentat raté.
Le cadre est gris, froid, mais parfois percé d’éclats lumineux ou de couleurs vives (tel le manteau rouge flamboyant de Collette). Collette, écartelée entre sa famille et sa culpabilité, et ce qu’elle a promis de faire en échange de sa liberté, se débat, frôle la mort. » Je suis morte » assène-t-elle à Mac, à un certain moment du film, la gorge serrée. Lui, commence à s’amouracher de la belle jeune femme et est prêt à tout pour la sauver de ce piège qui se referme sur elle. Leur relation les met en danger, l’ambiguîté se mêle à cette histoire de trahison et risque de changer la donne. Film d’espionnage, film noir, tragédie grecque, histoire d’amour, le scénario de Shadow Dancer se risque à étonner par son mélange de genre et une écriture resserrée, tendue. Vous ne trouverez pas de grand moment d’action, mais le climat instauré par James Marsh empêche l’intensité du film de retomber. Résultat, on est suspendu au film pendant 1h40. Et le final, inattendu, sombre, ne fait que confirmer l’inéluctabilité de cette tragédie et la force des liens du sang. Est-on prêt à tout pour sa famille?
La révélation du film? Andrea Riseborough, qui n’est plus vraiment une révélation d’ailleurs, puisqu’on a déjà pu la voir dans W.E de Madonna (excellente en Wallis Simpson), Never let me go, We want sex equality et Brighton Rock. Elle est magnifique, troublante, bouleversante, et confirme son statut d’actrice à suivre.
D’accord avec vous ! Et oui j’espère vraiment qu’il marchera bien en DVD et qu’il aura une meilleure visibilité ! Un très beau film.
Bonjour, Shadow Dancer est un très bon film qui n’aura pas eu le succès qu’il mérite. Il aura une deuxième chance en DVD (je l’espère). Andrea Riseborough est sensationnel mais Clive Owen auss.
Bonne après-midi.
un petit plaisir pour c film,il est bien ficelé, mais laisse un peu les spectateurs en retrait.
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